L’OPÉRA ITALIEN

DU BEL CANTO A PUCCINI, UNE EXPRESSION DE L’IDENTITÉ EUROPÉENNE

Mardi 13 mai 2014

Pour annoncer et célébrer la présidence italienne de l'Union Européenne qui débutera le 1er juillet 2014, pouvait-on choisir un thème plus significatif que l'Opéra italien  ? Ainsi, à l’occasion de la Journée de l’Europe, le Comité européen Marseille en partenariat avec l’Institut Culturel Italien ont offert à un public nombreux et enthousiaste un récital d’opéra, placé sous la présidence d’honneur de Monsieur le Consul général d’Italie, Paolo DI NICOLO et donné par de brillants élèves de la classe de chant de Madame Isabelle VERNET, professeur du Conservatoire national de région de Marseille, accompagnés au piano par Marie-France ARAKELIAN.

La soirée se termina par l’inauguration d’une exposition sur les itinéraires Culturels du Conseil de l’Europe dont Madame Roberta ALBEROTANZA, directrice de l’Institut Culturel Italien, a été Présidente du Conseil d’Orientation.

Le lien culturel qui depuis des siècles unit les Européens, suffit-il pour faire naître une véritable citoyenneté européenne  ? Telle était la question qui transparaissait en filigrane dans l’exposé intitulé «  L’opéra italien du Bel Canto à Puccini, une expression de l’identité européenne » que Monique BELTRAME, présidente du Comité européen Marseille, consacra à la présentation du programme de cette soirée où la jeune soprano Coréenne Haege LEE et le ténor Fabrice LOPEZ, ont fait valoir leur talent prometteur et ont suscité l’enthousiasme d’une salle comble dans des airs de «  Linda de Chamounix  » et de «  L’elisir d’amor  » de Gaetano Donizetti, de «  La Traviata  » et «  Rigoletto  » de Verdi et enfin des extraits de «  La Bohème  », «  Turandot  » et «  La Rondine  » de Puccini.

Nés dès la fin du XVI° siècle dans les capitales régionales de l’Italie, l’opéra et le bel canto qui valorisaient les prouesses vocales et la virtuosité des chanteurs, franchiront rapidement les frontières, pour dominer l’art lyrique européen jusqu’au XIXe siècle. Ainsi c’est dans le Paris roman Gioachino ROSSINI, Gaetano DONIZETTI, Vicenzo BELLINI, Giuseppe VERDI, puisent leur inspiration. Alexandre Dumas avec «  La Dame aux camélias  », Victor Hugo avec «  Le roi s’amuse  », inspirent «  La Traviata  » et «  Rigoletto  » de Verdi dont le nom, acronyme de «  Victor Emmanuel Re De Italia  », deviendra le cri de ralliement du Risorgimento et de l’indépendance italienne. Le célèbre chœur des esclaves de Nabucco, puis les accents patriotiques des Lombardi et de la Bataille de Legano ou encore Aïda résonneront dans le cœur des Italiens comme autant d’hymnes à la liberté.

Plus tard, loin des héros wagnériens, Giacomo PUCCINI rejoint le mouvement vériste et choisit les drames de la vie quotidienne comme dans LaBohème où il donne libre cours à son tempérament fait de passion et de lyrisme. Mais «  la Rondine   » (l’hirondelle), comédie lyrique commande du Volksoper de Vienne, sera créée, en 1917, à l‘opéra Monte Carlo et non dans la prestigieuse capitale multi culturelle d’une Europe désormais ravagée par la guerre quidécompte ses jeunes héros sacrifiés sur l’autel du nationalisme. L’aube d’une Europe éclairant l’humanité d’un espoir nouveau que l’intelligentsia européenne de la belle époque croyait, comme l’Autrichien Stefan Zweig, voir poindre au début du XXe siècle, n’était que «  la lueur de l’incendie qui allait ravager le monde».

La culture seule est, sans engagement politique, impuissante pour unir les peuples.